Invités d'honneur

Pour ce 65ème Salon, les Arts Bourbonnais exposent ses 77 adhérents et leur invité d'honneur, Monsieur Gérôme Ivars, sculpteur.

La démarche artistique de M. Ivars :

« L’art est conçu comme un langage spécifique qui s’exprime dans le domaine de la matérialité et de l’intuition, par opposition au langage philosophique. À l’image de l’écriture ou de la musique, l’aptitude à créer existe à l’état latent chez tout individu, elle exige des conditions socioculturelles favorables. Je dirais avec humour que le temple et ses vibrations ne changeront en rien ces faits.

Des trois forces majeures des arts, l’architecture a été le support de ma vie professionnelle. Les deux autres matières sont une articulation entre création et conception.

L’architecture : on le sait, elle est, dans son rapport à l'espace, poétique de l'espace, l'égale de la peinture. L'architecture est art de la contrainte et de la soumission, l'architecte n'a droit à aucune liberté ou presque, car c'est dans ce presque, minuscule territoire borné, que se perd ou se révèle son génie. Raphaël l'appelait " l’art créateur par excellence et le premier des arts vivants. "

La peinture : La peinture est la première forme d’expression connue depuis la Préhistoire. Elle est une écriture universelle, un concept pictural où les fonctions logiques de l’entendement, non dérivées de l’expérience et destinées à s’appliquer à des supports donnés, transcrivent la faculté consciente ou inconsciente d’un environnement affectif ou réfléchi. Reflet de l’auteur qui s’exprime, elle est miroir pour le visiteur qui l’observe et y voit la plupart du temps ce qu’il cherche et non ce qui a été mis.

La sculpture : elle a pour commencement la fin du paléolithique supérieur, c’est-à-dire entre moins 30 000 à moins 10 000 ans avant Jésus Christ. La sculpture résiste à l’appropriation philosophique. Elle ne se laisse pas réduire au simple statut d’objet, de corps, de signification ou d’image. On assiste dans la sculpture à la présence forte de la forme matérielle qui est nécessaire à cet art. Dans la pensée de l’Homme, c’est sans doute l’art qui a été le moins investi par la réflexion philosophique, en dehors du topo moral de la sculpture de soi et de la fiction sensualiste de la statue animée. Confrontation brutale du concept à la matière, opacité du faire humain, il semblerait que la sculpture mette en échec la réflexion philosophique. C’est pourtant, avec Hegel, le système de la philosophie idéaliste le plus développé qui tentera d’accorder une place à la sculpture dans l’ordre des déterminations de l’esprit. »  

Michel CHANGEAT est né en 1938, vit et travaille à Clermont Ferrand. Sculpteur autodidacte, il pratique également la gravure.

Il travaille essentiellement la pierre dont le marbre, la serpentine, le grès et l’ardoise. Parfois il associe d’autres matériaux, tels que le bronze, le verre, le bois, afin d’atteindre le but fixé pour l’œuvre. Il a fait aussi quelques vitraux au plomb et à la dalle en verre.

Quoiqu’abstrait, il laisse la plupart du temps une partie plus figurative pour que le « regardant » puisse faire l’extrapolation nécessaire à saisir l’idée directive.

Il ne participe qu’à une ou deux expositions par an.